• Le Duel - Tome 2 L'amour et la guerre Couverture.jpg

    Résumé :

    Pour sauver la Terre, Wesley doit tuer Orélia. Mais comment prendre la vie de la personne que l'on aime le plus au monde ? C'est sans réponse à cette question que notre héros se rend en Italie accompagné de sa famille, pour contrecarrer le nouveau plan démoniaque de la Darkane. Orélia a besoin du sang de l'Astonien pour alimenter une source de pouvoir destructrice qui n'est pas étrangère au passé mystérieux de Jork. Mais la tâche ne sera pas simple : alors qu'un nouvel ennemi incendiaire menace Naples, l'Astonien doit protéger sa famille de la menace extraterrestre. Et c'est sans compter la jalousie mortelle d'Orélia causée par l'arrivée d'Anna, une humaine qui ne laissera pas Wesley indifférent. Mais entre un espoir de vie normale et un amour impossible, y a-t-il vraiment un choix à faire ?

     

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    Extrait :

    01

     

    La salle était très illuminée, comme dans ses souvenirs. Et quand Wesley balança sa tête en arrière pour regarder le plafond, là où aurait dû se trouver la source de lumière, il put contempler l’océan.

    Ouais, c’est très kitch mais je ne suis pas là pour ça…

     

    La scène se repassait dans ses rêves pour la troisième fois cette semaine. Mais il ne voulut pas précipiter les choses : cette façon de faire n’ayant pas porté ses fruits les deux nuits précédentes.

    Il considéra donc la pièce dans son intégralité, attendant le bon moment.

    Un grand nombre de membres de l’Institution s’affairait, bidouillant ça et là les ordinateurs qui encombraient la salle. Ils étaient tous vêtus de blanc, personne ne s’occupait de son voisin, à l’exception du garde au fond, près de l’escalier.

    La porte qui mène à Orélia, se souvint le jeune homme avec tristesse.

    Il porta son regard à l’autre extrémité : son « moi » du passé n’allait pas tarder à faire son entrée.

    Entre les deux murs, plusieurs dizaines de mètres d’informatique… et une porte. Il ne l’avait pas remarquée lors de son passage dans le vaisseau Darkan.

    Il faut dire que j’étais un peu occupé, quand je suis passé…

    Elle brillait maintenant, d’une lueur surnaturelle qu’il était seul à percevoir.

    Manifestement, c’est cette porte que je dois franchir, alors qu’est-ce qui bloque ?

     

    Une voix lui parvint, sur son côté.

    - Combien de temps avant le début ?

    Réglé comme une horloge, le jeune Astonien fit un pas de côté.

    Un homme passa, juste à l’endroit où Wesley se trouvait une seconde auparavant.

    On ne me fait pas le coup deux fois !

    En effet, la première fois qu’il avait fait ce rêve, l’énergumène était passé au travers de la forme irréelle du jeune homme.

    Ce n’est pas parce que je n’ai pas de substance que je n’ai pas de sentiments !

    L’élu de l’Alliance sourit à sa propre boutade.

     

    Enfin, la porte s’ouvrit. Un Wesley plus jeune passa le seuil. En se rapprochant, Wesley, fantomatique, ne put s’empêcher d’apercevoir le corps de Mike, étendu sans vie, à l’étage inférieur. Le Dastique avait chu dans les escaliers à la suite de sa confrontation avec le jeune homme.

    Bien qu’un peu plus d’un an soit passé depuis cet instant, cette scène continuait de hanter l’Astonien. Bien sûr, plusieurs ennemis avaient péri à cause de la destruction du vaisseau. Mais ici, Mike était véritablement mort de sa main…

    Wesley jeune avait le teint blafard : il venait de tuer, et devrait peut-être recommencer pour survivre. Cette idée le révoltait et le dégoûtait au plus haut point…

    Au moins, ça n’a pas changé.

    L’adolescent de chair et de sang referma précipitamment la porte, et, de peur d’être repéré, se cacha dans l’ombre d’une machine.

    L’Astonien spectateur le vit neutraliser un ennemi et prendre ses vêtements. Il le suivit pas à pas lorsqu’il traversa la salle. Arrivé au niveau de la porte brillante, il bifurqua pour laisser la scène se jouer : Wesley jeune devait rencontrer Orélia…

    Et avoir le cœur brisé…

    L’élu de l’Alliance spectateur devait, quant à lui, se concentrer sur son but.

     

    Le jeune homme se rapprocha doucement de la porte. Il se mordit la lèvre supérieure, jetant un dernier coup d’œil sur le côté. Et approcha une main.

    Rien de tout ceci n’est réel, je dois pouvoir traverser !

    Lorsqu’il se trouva à quelques centimètres du passage, la poignée ronde se mit à vibrer. Wesley retira sa main et la poignée retrouva son immobilité.

    Il prit une profonde inspiration et rapprocha de nouveau sa main de la poignée, les vibrations reprirent de plus belle.

    Alors qu’il insistait, il sentit une résistance : l’air entre ses doigts et la cloison semblait s’épaissir. La porte elle-même tremblait maintenant, on aurait dit qu’elle était sur le point de sortir de ses gonds.

    L’Astonien grommela une injure, poussa sa concentration au maximum et rapprocha encore sa main.

    Les secousses de la porte s’étendirent à la salle entière, ainsi qu’à tous ses occupants. Une migraine terrible prit le jeune homme et toute la scène disparut en un bruyant tremblement.

     

    02

     

    Wesley se réveilla. Il n’avait pas mal à la tête, il ne transpirait pas. Cela faisait bien longtemps qu’il avait réussi à maîtriser cet aspect de ses « prémonitions » nocturnes : isoler le réel du rêve…

    Enfin, sauf sur le plan sentimental !

     

    Il regarda son réveil, fixant quelque chose qui ne s’y trouvait pas… Puis doucement, et sans quitter ses draps, il ouvrit le tiroir de sa table de chevet et en extirpa avec précaution deux photos. Sur l’une, son visage et celui d’Orélia étaient collés et les longs cheveux de la blonde dépassaient sur les siens. Ils partageaient un baiser sur la deuxième.

    L’Astonien ne prit même pas la peine de les retourner pour lire le petit mot : il le connaissait par cœur :

    - « Je garde les deux autres. Merci pour les vacances. Je t’aime. Orélia », chuchota-t-il.

    Il soupira et rangea délicatement les photos à leur place.

     

    A l’époque, ses cheveux étaient blonds. Il les avait rasés dès qu’il était rentré de la plage l’année précédente. Son ancienne couleur lui rappelant trop de – bons et mauvais – souvenirs.

    Mais au cours de l’année, il s’était remémoré des prémonitions qu’il avait eues lorsqu’il avait perdu connaissance sous l’océan.

    Un frisson lui parcourut l’échine quand il se rappela avoir détruit la Terre avec Orélia. Dans sa vision – qui était la pire de toutes – il s’était consacré entièrement à la guerre et avait complètement rasé sa tête. C’était peut être un détail…

    Mais je veux mettre tous les détails différents possibles entre cette vision et la réalité !

    Il s’était donc laissé pousser les cheveux, qui atteignaient presque ses épaules. Ils avaient perdu de leur raideur en poussant et formaient quelques boucles… Le soleil d’été s’était chargé de les rendre châtain clair.

     

    Il sauta hors de son lit. Alors qu’il cherchait dans son placard des vêtements pour la journée, une partie de son esprit refaisait son lit, alors qu’une autre encore ouvrait la fenêtre puis les volets.

    Il passa rapidement un jean et une chemise manches courtes, et se dirigea hors de sa chambre. Il porta un dernier regard sur son lit proprement bordé et respira l’air frais qui pénétrait pas la fenêtre.

    Dieu bénisse la télékinésie !pensa-t-il dans un sourire.

    Il maîtrisait les facultés psychiques primaires avec une facilité déconcertante.

    Il descendit à la cuisine et se prépara un rapide petit-déjeuner quand sa mère entra.

     

    Les choses étaient un peu tendues entre Wesley et ses parents ces derniers jours. Pendant l’année, les notes du jeune homme avaient baissé : il passait beaucoup plus de temps à s’entraîner avec Salatar, son mentor – et professeur de biologie – qu’à travailler.

    Récemment, l’Astonien avait passé ses épreuves du baccalauréat, et les notes étaient tombées la veille. Il l’avait obtenu, mais de peu. Les portes de beaucoup d’universités s’étaient fermées devant les résultats limites de cette année.

    Wesley, habitué à de bien meilleures notes, n’avait trouvé aucun moyen pour expliquer ce phénomène à ses parents, sans justement, leur dévoiler toute la vérité sur son identité et sa mission…

    Je vois bien la scène, tiens ! Maman, papa, vous savez je vous aime beaucoup, seulement vous n’êtes pas mes vrais parents. « Impossible » dis-tu maman ? Parce que vous m’avez vu naître ? Mais non, ce ne sont que de faux souvenirs implantés dans vos mémoires par des êtres de ma planète d’origine : Aston. Pourquoi, papa ? C’est simple, on compte sur moi pour régler une guerre galactique qui dure depuis plus de 3000 ans. Ah, et j’oubliais, je suis un petit peu tombé amoureux de la fille la plus dangereuse de l’univers. Comment ça va se finir ? Oh je sais pas, les possibilités sont toutes plus réjouissantes les unes que les autres, j’en ai vu certaines d’ailleurs… Pour faire simple, ou je la tue, ou elle détruit le monde.

    Voilà… Voilà en gros pourquoi mes notes ont baissé cette année…

    - Salut, lança doucement le jeune homme.

    - Bonjour, lui répondit Loïs sans un regard.

    Ooook, ce n’est toujours pas digéré…

    Il lava son bol et sortit de la maison sans un mot. Il attrapa son vélo contre le mur et descendit la pente douce en direction de la maison de Salatar. La calme brise faisait voler agréablement ses cheveux, rafraîchissant la nuque de l’Astonien.

     

    Arrivé devant sa porte, Wesley frappa énergiquement. Il sentit l’odeur mentale de menthe qui émanait de son professeur Zirien qui ouvrit rapidement.

    - Bonjour Wesley, tu as amené ton livret de biologie ? demanda Salatar, soucieux des apparences.

    Heu…

    L’Astonien regarda furtivement à droite et à gauche… personne. Et il leva ses mains vides au ciel, impuissant.

    - Pas vraiment, s’excusa-t-il.

    L’enseignant poussa un soupir sonore, et l’invita à entrer.

     

    Ils se rendirent dans le salon. Le regard de l’adolescent se posa sur les deux fauteuils en cuir. Son professeur vivait seul, mais un jour, Wesley l’avait entendu dire que la guerre lui avait pris beaucoup.

    Un sentiment de pitié prenait toujours le jeune homme quand il traversait ce grand salon qui semblait si propice aux longues soirées de vieux couples…

     

    Salatar posa un regard sur la fenêtre et le store se baissa immédiatement, laissant les deux compères dans le noir.

    - Wesley, j’aimerais que tu crées de la lumière, s’il te plait.

    Le jeune homme se concentra une seconde et le lustre s’éclaira au dessus de leur tête.

    De nouveau, l’enseignant soupira.

    - Sans utiliser l’interrupteur par télékinésie, précisa-t-il.

    Je peux pas deviner tout seul, pensa l’Astonien bougon.

    L’adolescent se concentra et tendit sa main. Il réfléchit un instant, se demandant s’il devait sortir le grand jeu.

    Jouons la plutôt modeste.

    Une flamme apparut à quelques centimètres de sa paume, léchant l’air et baignant la pièce d’une lueur orangée.

    Le professeur acquiesça sans un mot. Il se rapprocha du mur et posa sa main contre. Soudain, la paroi s’ouvrit en deux, dévoilant la pièce secrète.

     

    Wesley l’avait vue à plusieurs reprises : tous les biens extraterrestres de Salatar étaient entreposés ici. Il saisit un livre et sortit de la pièce. La cloison reprit sa place.

    De jour en jour, le livre était toujours le même.

    Sur sa couverture, se trouvait une étoile qui dardait ses rayons : un cercle de quelques centimètres de diamètre entouré de quelques triangles… Le symbole de la planète Aston.

     

    Finalement, les deux aliens s’installèrent dans la cour, comme à leur habitude. Ils s’assirent dans les chaises de jardins et Salatar posa le livre sur ses genoux.

    Wesley réprima une grimace : le professeur prenait inlassablement le livre pendant ses leçons, alors qu’il lui avait conté déjà toute l’histoire de l’Alliance. Parfois même, le livre restait fermé durant la matinée entière. C’était devenu plus un rituel qu’autre chose.

     

    Jork l’avait mis en garde plusieurs fois sur la véracité des textes de l’enseignant… D’ailleurs, son ami se mettait toujours sur la défensive lorsqu’il leur arrivait de discuter de Salatar…

    Ou de la guerre en général, songea l’Astonien.

     

    Le maître sortit de sa poche l’holographe et le déclencha.

    La leçon pour développer les capacités mentales du jeune homme commençait, alors que le reste du monde, s’il assistait à la scène, penserait qu’un professeur barbait son élève avec un cours particulier.

    - As-tu réussi à franchir la porte, dans ton rêve ? demanda le Zirien.

    - Non, toute la pièce se met à vibrer et je suis expulsé du rêve. Je ne comprends pas, j’en ai fait plein cette année, et avec celui la… Impossible d’entrer.

    L’enseignant croisa ses jambes et mit un doigt sur sa bouche, en signe de réflexion.

    - Je me demande si le Darkan n’essaie pas de bloquer tes capacités…

     

    L’adolescent sentit une vague de culpabilité l’envahir.

    Il n’avait pas dit à son maître toute la vérité… En fait, il avait carrément menti sur toute la ligne !

    Salatar ne savait pas que le Darkan était une fille : Orélia, que Wesley était tombé amoureux d’elle, qu’il lui avait sauvé la vie, puis qu’elle avait fait de même, un peu plus tard.

    Wesley avait inventé qu’il avait pris le livre d’Elkacy au Darkan, à la suite d’une bataille et que celui-ci lui avait conféré de nouveaux pouvoirs. Cette toute dernière partie était vraie…

    Quant à Jork, Salatar ignorait jusqu’à son existence… L’extraterrestre changeur de forme n’avait jamais avoué pourquoi il désirait garder l’anonymat.

    - Je le saurais si le Darkan était dans les parages, assura finalement Wesley.

     

    Cela faisait longtemps maintenant, que les pouvoirs du jeune homme avaient dépassé ceux de son maître. L’unique rôle de ce dernier désormais, était de lui apprendre à mieux les contrôler… Ce qui restait assez compliqué par moments.

    - On va recommencer le même exercice qu’hier, il faut que tu le réussisses.

    L’Astonien se leva de sa chaise et tourna le dos à Salatar en levant les yeux au ciel. Il n’appréciait pas particulièrement cet entraînement.

    Plusieurs minutes passèrent, Wesley essaya de se relaxer, ne sachant pas à quel instant il allait être frappé.

    Soudain, une douleur lancinante le prit au creux des reins. Le jeune homme cria de surprise. Involontairement, ses poings se contractèrent ainsi que tout son corps. Mais il ne put empêcher l’inévitable : une vague d’énergie circulaire émana de son corps, envoyant les chaises et mentor à plusieurs mètres de là.

    Les pierres furent éjectées contre la clôture et un violent courant d’air secoua le grand arbre.

    L’adolescent se retourna, penaud.

    - Je suis désolé, marmonna-t-il en ramassant la balle de métal qui lui avait percuté le dos.

    Puis il alla tendre la main à Salatar, pour l’aider à se relever, et partit chercher le livre d’Aston quelques mètres plus loin.

     

    - Toutes tes capacités ne te servent à rien si tu ne peux pas les contrôler, insista le Zirien.

    Par réflexe, un champ de protection s’était créé dès que la balle de métal avait touché l’Astonien.

    - C’est un mécanisme de défense, je ne peux pas le contrôler !

    - Il le faut. Tu dois te concentrer ! Ne laisse pas tes pouvoirs être maîtres de toi.

    Ils recommencèrent plusieurs fois, en vain. A chaque fois, en accusant le coup, le corps de Wesley envoyait une salve d’énergie qui balayait tout sur son passage.

    Plusieurs exercices suivirent, le niveau du jeune homme avait considérablement augmenté en un an. Cependant, certaines techniques de contrôle mental lui résistaient… Comme la persuasion, par exemple.

    Orélia maîtrisait très bien cette technique, se dit l’Astonien en repensant à la manière dont son ex petite amie avait dissuadé un animateur de les changer de chambre l’année précédente.

    Elle a aussi réussi à effacer la mémoire de toutes les personnes qui ont survécu à l’explosion du vaisseau spatial !

     

    03

     

    A la fin de la séance, qui dura un peu plus d’une heure, Wesley remonta à vélo et se dirigea vers la colline derrière sa maison.

    Il s’arrêta sous les pins et bloqua sa bicyclette contre un gros rocher : le point de rendez-vous.

    - Jork, appela-t-il, utilisant ses mains pour amplifier sa voix.

    Quelques minutes passèrent, l’adolescent réitéra son appel puis il sentit l’odeur de miel de son ami.

    < Salut Wes. >

    Le jeune homme avait entendu résonner les paroles dans sa tête. Un écureuil descendit sur une branche basse.

    Par la pensée, l’Astonien le fit voleter jusqu’à lui et le déposa sur son épaule. Il remonta sur son vélo avec l’animal et se dirigea vers sa maison.

     

    < La leçon s’est bien passée ? >

    - Ouais. J’arrive toujours pas à contrôler l’impulsion quand je suis agressé… Sinon, j’ai refait le même rêve, et je bloque en essayant de franchir la porte. Tu te souvenais de cette porte quand on est passé dans la salle l’année dernière ?

    < Non, mais j’étais sous la forme d’un léopard avec la moitié du vaisseau à mes trousses… >

    Ouais, c’est sûr, ça non plus, ça ne facilite pas la concentration…

    Wesley s’apprêtait à redemander à son ami pourquoi il ne voulait pas que Salatar connaisse son existence, mais il se résigna finalement. Cela avait été leur seule source de discorde depuis leur première rencontre. Et l’adolescent ne se sentait pas d’endurer une dispute avec son – seul – ami.

    C’est vrai que ce genre de quête a tendance à flinguer la vie sociale des gens…

    Jork lui dirait la vérité quand il se sentirait prêt.

     

    Le jeune homme aperçut une grande voiture garée dans son allée, ses voisins devaient s’apprêter à partir sur la plage…

    Finalement Wesley arriva dans son jardin, où il laissa négligemment son vélo. Il fronça les sourcils.

    Pourquoi les volets sont fermés ?

    Lorsqu’il arriva sur le seuil de la porte, plusieurs parfums psychiques infiltrèrent son cerveau. Il se plaqua contre le mur.

    - Il y a quelqu’un chez moi, Jork, fais le tour par ma chambre ! chuchota-t-il.

    L’écureuil grimpa sur la toiture et entra par la fenêtre ouverte. Une fois sur le lit, il sauta sur la poignée de la porte pour l’ouvrir et se glissa dans le salon.

    Pendant ce temps, Wesley avait appelé Salatar de son portable :

    - L’Institution est chez moi, sans le Darkan, précisa-t-il.

    Sinon j’aurais senti l’odeur de vanille d’Orélia, ajouta-t-il pour lui-même.

    Son professeur allait arriver, en attendant il était seul, il devait patienter, priant pour que ses parents soient sortis.

     

    < Wes, il y en a cinq, il n’y a pas Orélia… Ils tiennent tes parents. Deux dans l’entrée, les trois autres sont dans la cuisine avec Loïs et Marc. Ils vont bien, mais ils ont l’air très effrayés, je pense qu’ils leur ont fait une démonstration de leurs pouvoirs. >

    Jork lui donnait le plus d’informations possibles car son ami ne pouvait pas lui répondre. Seul l’écureuil pouvait s’adresser aux autres par télépathie…

    < Et si tu te poses la question, je ne peux pas t’aider, ça ne fait qu’une demi-heure que je suis sous cette forme… >

    Encore trente minutes avant qu’il ne change à nouveau de forme, et rien ne nous garantit que ce sera un animal doué pour le combat…

     

    Je ne peux pas laisser plus longtemps mes parents en danger !

    Wesley tendit la main : la porte sortit de ses gonds pour se fracasser plusieurs mètres plus loin. Un homme se trouvait derrière et fut écrasé par la masse qui l’emporta dans son sillon.

    Un autre était sur le côté et l’Astonien l’électrocuta : des éclairs avaient fusé de ses mains pour laisser l’alien inconscient.

    - Si tu bouges, je les tue, annonça une voix.

    Le jeune homme contourna le mur et approcha de la cuisine, les mains en l’air. Les trois extraterrestres se trouvaient derrière ses parents – qui n’avaient pas vu les prouesses de leur fils. Des couteaux de cuisine dansaient dans l’air autour de la gorge de son père et de sa mère.

    Wesley déglutit difficilement.

    - Wes pars ! Cours, dépêche toi ! cria Marc – son père. Tu ne sais pas de quoi ils sont capables !

    - Si je sais, murmura l’adolescent.

    Il dévisagea ses trois adversaires restants : deux sentaient la noix de coco.

    Elle m’a envoyé des Dastiques, comme Lyle et Mike, songea le jeune homme.

    Le dernier dégageait une odeur poivrée…

    Les deux Dastiques avait une apparence humaine, mais le dernier avait des airs de reptile avec ses pupilles verticales et ses crêtes vertes au niveau de la tête et des avant-bras.

     

    - Si vous touchez à mes parents, je vous détruirais. Si vous touchez à mes parents, Orélia vous tuera, assura Wesley.

    Marc et Loïs s’apprêtèrent à ouvrir la bouche mais les couteaux se rapprochèrent de leur gorge. L’adolescent serra les poings, incertain de pouvoir se contrôler encore longtemps.

    - Nous sommes ici selon ses ordres, répliqua un Dastique.

    L’Astonien n’arrivait pas à imaginer qu’Orélia puisse s’en prendre à ses parents. Mais pour l’instant, il devait rester concentré sur la situation : tout pouvait déraper très vite.

    Les lames étaient trop proches de sa famille, aucune chance qu’il ne mette K.O. les trois avant qu’au moins un n’ait pu… Wesley en eut la nausée.

     

    - Qu’est-ce que vous voulez ? lança le jeune homme avec agressivité.

    - Ton sang.

    Elle fait dans les vampires maintenant ?

    Un Dastique désigna une valise en métal posée sur la table, près de Wesley.

    L’adolescent s’en approcha et l’ouvrit par la pensée. Seule une aiguille s’y trouvait, bloquée dans de la mousse synthétique.

    L’Astonien réfléchit un instant, mais le choix était fait – si choix, il y avait !

    Peut-être qu’il aurait eu le temps d’ériger un champ de force autour de ses parents pour les protéger, mais un « peut-être » était insuffisant quand la vie des personnes qu’il chérissait le plus était en jeu.

    - Vous prenez mon sang, et vous partez. Si je vous revois un jour, je vous tue, annonça-t-il.

    - Garde tes menaces, siffla face d’iguane en se rapprochant de lui.

    Il se saisit de la seringue et sortit un élastique de sa poche, pour lui faire un garrot sous l’épaule.

    Elle ordonne de menacer mes parents, mais elle les force à me faire un garrot avant de prendre mon sang, elle est cinglée !

    L’alien reptilien n’était pas tranquille : il tremblait pratiquement et suait à grosses gouttes. Il avait probablement conscience que si quelque chose tournait mal, il serait le premier à déguster.

    Wesley vit vaguement que le garde de l’Institution, écrasé par la porte, s’était relevé et en profitait pour traîner le corps inanimé de son allié hors de la maison.

    - Je vais piquer maintenant, annonça faiblement face d’iguane.

    L’adolescent lui jeta un regard noir.

    Bande de lâches, même tous ensemble ils n’auraient aucune chance s’ils ne tenaient pas mes parents…Et ils le savent.

     

    Face d’iguane lui préleva un peu de sang et replaça la seringue pleine dans son étui de mousse. Puis il referma la valise en métal.

    Enfin il posa un morceau de coton sur la goutte de sang qui perlait du bras de Wesley et l’attacha avec un morceau d’adhésif.

    Le jeune homme lui lança un regard qui disait clairement : « tu te fous de moi ? »

    L’extraterrestre recula doucement vers la porte, sans lâcher Wesley des yeux.

    - Ok, on va tous s’éloigner avec tes parents. Dès qu’on sera parti, on relâchera notre emprise sur les couteaux, expliqua-t-il.

     

    L’Astonien ne fit aucun geste menaçant, il entendit une voiture se rapprocher de leur terrain – probablement celle qu’il avait aperçue en arrivant en vélo.

    Face d’iguane était sorti. Les deux Dastiques commencèrent à se rapprocher de la porte d’entrée. Wesley les suivit, les mains en l’air.

    - Vous ne bougez pas ! ordonna un des aliens à Loïs et Marc.

    Il les planta sur le seuil, mais maintint son pouvoir sur les lames qui continuaient à évoluer dangereusement autour du cou des deux humains.

    Tu viens de faire une boulette !

     

    Quatre des cinq membres de l’Institution se trouvaient maintenant dans la voiture, et il n’y avait plus personne entre Wesley et ses parents.

    Il érigea un mur entourant ses parents : quoi qu’il puisse se passer maintenant, eux étaient hors de danger.

    Le jeune homme prit le contrôle des couteaux, il n’eut aucun mal à écraser l’esprit du Dastique qui cherchait à rejoindre la voiture.

    - Rentrez ! hurla l’adolescent à ses parents.

    Surpris, ces derniers coururent à l’intérieur.

    L’Astonien projeta les ustensiles de cuisine sur le Dastique. Un couteau lui transperça l’épaule, un second entama son flanc, alors que les autres ne lui infligèrent que de mineures coupures.

    La pitié de Wesley avait disparu, et même s’il n’était toujours pas prêt à prendre la vie de qui que ce soit, il se trouvait dans un tel état de rage que cela ne lui posait aucun problème d’envoyer ces cinq là en chirurgie.

     

    Alors que le Dastique s’effondrait en hurlant – sa chemise s’imbibant de plus en plus de sang – la voiture démarra en trombe, faisant crisser les roues dans le gravier.

    Wesley courut vers la voiture. En passant à côté du Dastique blessé, il posa une main sur sa nuque et lui fit perdre connaissance.

    L’écureuil s’était rapproché de son ami.

     

    Dans la voiture, à la place du passager avant, face d’iguane passa un coup de fil :

    - Nous avons son sang. Prévenez le maître Darkan. Renvoyez la deuxième équipe en place pour reprendre le blocage.

    Puis il raccrocha, manifestement satisfait.

    - Notre maître est faible. Il serait si simple de le tuer, en s’attaquant à ses parents, lança un mercenaire à l’arrière.

    L’alien reptilien se retourna et attrapa son allié par la gorge.

    - Ferme-la idiot ! Ses pouvoirs sont bien au-delà de tes capacités. Elle pourrait même t’entendre, expliqua-t-il, lançant dans la voiture des coups d’œil paranoïaques.

     

    - Jork, mes parents vont bien ?

    < Encore un peu secoués mais ils n’ont rien. Wesley, qu’attends tu pour arrêter la voiture ? >

    - Quoi ? Je ne vois pas comment je peux l’arrêter sans les tuer tous !

    Jork hurlait maintenant dans la tête du jeune homme, augmentant la pression d’encore un cran.

    < Ils auraient pu tuer tes parents ! Cette folle psychopathe a envoyé ses hommes de main chez toi ! Wesley, vous ne serez jamais tranquilles tant qu’ils ne seront pas tous morts et enterrés ! >

    - La ferme !

    Le ton était monté beaucoup plus vite que Wesley n’aurait voulu. Il n’arrivait que difficilement à bloquer la haine et la rage qui avaient envahi son esprit.

    < Tu veux revenir un jour et voir tes parents morts, baignant dans leur propre sang ?! >

    - La ferme ! La ferme ! LA FERME !

    Une explosion retentit.

     

    L’Astonien se retourna. La voiture venait d’exploser, avec ses quatre ennemis à l’intérieur. Un frisson parcourut sa nuque et il se retourna vers Jork.

    < Je suis désolé. > dit ce dernier simplement. Mais son ton était ferme.

    La bouche de Wesley était entrouverte.

    Tu n’es pas désolé du tout. Tu as fait ça exprès. Tu m’as poussé à bout pour que je perde le contrôle. Tu m’as fait exploser cette voiture ! Tu m’as fait tuer ces gens !

    Il aurait voulut hurler, mais aucun son ne voulait passer le seuil de ses lèvres.

    Pendant quelques secondes, il ne réagit pas, atterré. Il n’en revenait pas.

    Ce… Ce n’est pas possible…

     

    Puis il redevint maître de lui-même et se précipita en courant vers la voiture. Elle avait explosé sur le petit chemin. Les flammes dévoraient la carrosserie.

    En arrivant à quelques mètres, Wesley fit éclater les quatre portières qui volèrent en tous sens.

    Rien ne semblait plus bouger à l’intérieur.

    Non ! Non !

    Ils se rapprocha et vit trois formes carbonisées sur les sièges. Il étouffa un haut le cœur.

    Sur le siège du conducteur, un Dastique se détacha et détala, prenant Wesley de vitesse. L’Astonien le projeta à terre, par la pensée.

    En levant la main, il projeta son ennemi contre un arbre. Il n’était pas en bon état : il avait de multiples brûlures, ses vêtements étaient déchirés par endroits. Mais il survivrait.

    Il essaya de bouger, mais l’esprit de l’adolescent, bien plus puissant que le sien, le maintenait fermement ancré contre l’écorce.

    Wesley avait les larmes aux yeux, ses joues étaient rougies par l’énervement. Il y avait trop de sentiments différents en lui, trop de confusion. Cependant, s’il y en avait un qui primait, c’était la colère.

    - Ecoute moi bien sale bâtard ! Tu vas passer un message à ta patronne. Tu as vu ce que je viens de faire à tes petits copains ?

    Les yeux du Dastique passèrent du regard haineux de l’Astonien à la voiture calcinée. Il acquiesça, terrorisé.

    - Dis-lui que si jamais un de ses esclaves dégénérés s’en reprend un jour à ma famille, ce sera de la rigolade à côté de ce que je vous ferais subir à tous ! C’est clair ?

    De nouveau, l’extraterrestre acquiesça vivement.

    Wesley le laissa tomber sur le sol. Et en un regard, il fit glisser sans ménagement son ennemi sur plusieurs mètres contre le sol rugueux.

    Il était hors de question qu’il tourne le dos à un adversaire alors qu’il se trouvait à un pas de lui…


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  • Le Duel - Tome 1 Le visage du mal Couverture.jpg

    Résumé :

    Deux peuples extraterrestres se vouent une guerre sans merci depuis des centaines d’années. Soucieux des répercussions des combats, ils décident de trouver une alternative aux batailles. La Terre sera l’enjeu décisif de ce conflit. Un Darkan et un Astonien participeront, et devront mener un duel sans pitié sur notre bonne vieille planète. Wesley croyait être un jeune homme normal, jusqu’au jour où son professeur de biologie lui révèle ses origines extraterrestres et ses pouvoirs surnaturels. Tout bascule alors lorsqu’il se sait investi d’une mission allant contre ses principes. Il doit se battre à mort contre le Darkan, pour sauver les gens qu’il aime. Face à des alliés féroces et un être à la cruauté inimaginable, il n’aura de son côté que son professeur et un alien bien étrange et pourvu de mystères… Sa tâche est claire, mais c’est sans compter ses sentiments bien humains qui font battre son cœur pour Orélia…

     

     

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    Amazon

    Chapitre

    Ou en me contactant directement à : jake.berenson@free.fr

     

    Extrait :

    01

     

    Galaxie : Pégase

    Planète : Aston

    Année : 3152 depuis création de l’Alliance

     

    La porte magnétique s’ouvrit sur les pas pressés de Kathan. Lorsque la porte se referma, l’homme chercha des yeux sa femme dans l’appartement. Son regard commença par se poser sur les canapés du salon, mais la pièce principale était vide et les lumières éteintes, seules les photos accrochées aux murs diffusaient un peu de lumière, reconstituant d’un côté les vacances sur la planète Biexar l’année précédente, de l’autre la demande en mariage que Kathan avait faîte à Siriva des années auparavant.

     

    L’homme, dont le regard était quelques secondes plus tôt si dur, se retrouva attendri, lorsqu’il se remémora ces doux souvenirs. D’ailleurs il n’eut aucun mal à s’en rappeler, car la photo améliorée repassait en boucle la scène : il avait invité Siriva dans son restaurant préféré le jour de son anniversaire, et au lieu de proposer un toast en levant son verre, il lui demanda sa main en levant une bague.

    J’aurais aimé pouvoir tenir ma promesse, mon amour, pensa Kathan.

    Bien qu’il savait cela inutile, il chercha sa femme dans la cuisine, mais il ne faisait que repousser l’échéance, lorsqu’elle avait peur, il n’y avait qu’un endroit où Siriva se réfugiait.

     

    Kathan poussa la porte déjà entrouverte de la chambre récemment meublée.

    Les murs, qui changeaient de couleurs au gré des émotions, avaient pris une teinte des plus sombres, de celles qui gisent dans les abîmes.

    Sa femme, lui tournant le dos, observait à travers la baie vitrée géante les lumières immortelles de la ville qui ne dormait jamais. Elle tourna alors la tête vers le berceau qu’elle faisait rouler d’un côté et de l’autre, accordant à son enfant un sourire triste, le sourire d’une mère inquiète.

     

    - Ma chérie…

    Siriva se retourna, et garda le silence, pendue aux lèvres de son mari pour connaître la sentence.

    - Je suis désolé, le conseil a pris une décision, continua-t-il.

    Kathan baissa les yeux, ne pouvant retenir un sanglot.

    - Il doit partir. Lorsque les Darkans feront leur premier pas, il sera prévenu… Mais c’est maintenant qu’il doit partir.

    Siriva garda le silence pendant un instant, tourna la tête vers le berceau, et s’effondra en pleurs et en cris.

    - Non, mon bébé ! Il ne peuvent pas, ils… Ils n’ont pas le droit ! hurlait-elle.

    Le bébé s’était réveillé et s’était aussi mis à pleurer. A chacun de ses cris, un éclair venu de nulle part traversait le ciel avec plus de force que le précédent.

     

    Kathan s’accroupit au côté de sa femme, et la prit dans ses bras pour tenter de la consoler.

    - Pourquoi, pourquoi lui ? sanglotait maintenant Siriva. Pas mon petit Wesley. Pas mon chéri. Mon Wesley.

    - Il a été choisi, tu sais pourquoi, mon amour.

    Mais alors qu’il disait cela, Kathan lui-même pleurait.

    - NOOOON ! cria Siriva dans une longue plainte.

     

    02

     

    Galaxie : Voie Lactée

    Planète : Terre

    Année : 2006 selon le calendrier terrien

     

    - Non !

    Encore une fois, ses draps étaient trempés de sueur. Pour la troisième fois cette semaine, il avait fait le même cauchemar, toujours la même version d’un rêve horrible auquel il ne comprenait rien.

    Ce n’est pas comme si c’était la première fois que je faisais un cauchemar, mais celui là ! Wahou…

    Les trois fois, il s’était réveillé au même moment : sur les cris de cette pauvre femme. Pourtant il ne connaissait pas ces gens, et ce lieu si…

    Futuriste, et ils semblaient maîtriser magie et technologie…

     

    Alors qu’il se repassait pour la énième fois l’étrange songe dans la tête, il tira nonchalamment ses draps et tais d’oreillers trempés et les jeta dans la corbeille à linge sale de sa chambre, avant de réinstaller de nouveaux sets propres.

    C’est vrai, toutes ces lumières, et cet appartement à plusieurs centaines de mètres du sol.

    Il ouvrit ses volets, assistant au magnifique levé de soleil sur la plaine, bientôt les vacances seraient là… La plage.

    Et ces gens si bizarrement accoutrés, enfin, tout le cauchemar est étrange, mais ces murs magiques, ces artifices si déconnectés de la réalité, pensait il en s’habillant.

     

    Il sortit de sa chambre et dévala les escaliers pour s’asseoir à la table haute de la cuisine où son petit déjeuner l’attendait.

    - Bonjour chéri, dépêche toi de manger, tu ne veux pas être en retard pour le lycée, intima sa mère qui nettoyait la poêle qui avait servi à faire frire les œufs.

    Mais l’adolescent ne disait rien, trop occupé à analyser son rêve et manger ses toasts.

    - Tu pourrais me dire bonjour, moi qui t’ai fait ton petit déjeuner ! se plaignait sa mère.

    Ces personnes, je ne les connais pas pourtant j’ai l’impression de les avoir déjà vues, pensa-t-il, n’accordant toujours aucune attention à sa mère.

    - Tu m’écoute, dis ? demanda cette dernière.

    En photo peut-être ?

    La femme commençait à devenir furieuse :

    - Réponds moi ! Wesley !

     

    03

     

    - Pardon M’man, j’ai encore fait un cauchemar, expliqua Wesley.

    La femme reprit son calme.

    - Oh désolé chéri, c’est au moins la deuxième fois cette semaine, non ?

    - La troisième en fait, mais qui garde les comptes, hein ? plaisanta-t-il avant d’avaler une fourchetée de jaune d’œuf.

    En lui servant son jus d’orange, sa mère, comme à son habitude, parlait sans s’arrêter, de peur d’être interrompue probablement. Ce qui réduisait la conversation à un monologue des plus étranges :

    - Ton père est parti tôt se matin, il avait une réunion. Tu as vu ce soleil, les beaux jours sont devant nous, d’ailleurs je crois que les cerises seront en avance cette année. Tu es content j’imagine, plus que deux jours avant que tu partes en colonie à la plage, excité ?

    Wesley n’émit qu’un « hum hum » dépourvu d’émotion avant de mettre assiette et couverts dans l’évier, et de prendre son sac. Il déposa un baiser sur la joue de sa mère et ouvrit la porte, pour se diriger vers son arrêt de bus.

    - Dix sept ans, vraiment l’âge ingrat ! plaisanta sa mère pour elle-même.

     

    Arrivé au lycée, le cauchemar n’avait toujours pas quitté ses pensées, mais il dut se détourner du sujet lorsqu’il arriva dans sa classe de biologie. Il s’assit comme à son habitude à côté de son ami Jerry et s’empressa de sortir ses affaires, car le professeur Herzoli – qu’il avait depuis trois ans maintenant – le fixait intensément.

    Etrangement, son regard continua de s’attarder sur le jeune, même une fois qu’il eut sorti ses cours. Wesley regarda autour de lui, cherchant la raison de cette considération appuyée, mais rien d’anormal ne s’était produit dans la classe.

     

    Le professeur se détourna enfin, et commença son cours, laissant libre cours à la discussion à voix basse des deux amis.

    - T’as du vraiment l’énerver, Wes ! fit Jerry en cachant sa bouche de la main.

    Wesley ne put s’empêcher de sourire.

    - Tu l’as dit ! A coup sûr j’ai loupé mon interro d’hier.

    - Tu as mieux dormi cette nuit ? interrogea Jerry.

    Le sourire quitta le visage de Wes, alors qu’il lui racontait comment il avait vécu de nouveau le même cauchemar étrange.

    - Je comprends vraiment rien… Enfin, si ça peut te rassurer ! plaisanta Jerry.

    Wesley haussa les épaules. Quelque soit la situation, son ami avait la capacité de lui remonter le moral et de lui faire oublier ses problèmes.

     

    A la fin du cours, le professeur exigea une discussion avec Wesley. La porte fut fermée et ils se retrouvèrent à deux dans la pièce. Mr Herzoli semblait tendu, nerveux… Ce qui apparaissait comme une réaction exagérée, même pour une très mauvaise note en biologie.

    - Il est temps, dit simplement le professeur.

    Wesley ne comprenait rien, cela ressemblait de moins en moins à son professeur.

    - Heu, très bien… Temps pour quoi ?

    Mr Herzoli se contenta de baisser tous les stores, ne laissant à la pièce que l’éclairage artificiel des néons. Cela lui donnait un aspect lugubre, spécialement avec les squelettes de tous types de mammifères, étendus sur le plan de travail.

     

    L’inquiétude du jeune homme augmenta d’un cran. Il avait lu, comme tout le monde, ces histoires horribles de tueurs d’enfants qui se faisaient passer pour des professeurs afin de mieux approcher les élèves.

    Wesley essaya d’adopter un ton rassuré :

    - Vous pouvez répondre s’il vous plait, j’aimerais comprendre !

    Mais sa voix montait anormalement dans les aigus sous le stress. Le professeur, tourna la tête vers son élève, et un rictus de compassion se forma sur son visage.

    - Vous avez raison d’être inquiet, mais rien de mauvais ne va vous arriver… Pour l’instant. Prêtez attention à tout ce qui va vous être dit maintenant, le sort de beaucoup de monde en dépend. Et particulièrement le votre…

     

    Soudain, alors que Wesley allait répliquer, un halo d’un blanc subjuguant, entoura le corps du professeur. La lumière était si forte que le jeune homme dut lever son bras et détourner la tête pour ne pas être aveuglé.

    L’éclat baissa en intensité, mais une lueur blanche émanait toujours du professeur.

    Le jeune homme se mit à le fixer, en proie à la terreur.

    Mais ce n’est pas Mr Herzoli !

    - Bonjour mon fils, lança l’homme entouré de lumière.

     

    04

     

    Wesley se précipita vers la porte : l’unique issue de la classe. Mais l’étranger leva son bras. Une table, comme propulsée, traversa la classe pour se retrouver devant la porte.

    Je suis bloqué, pensa le jeune homme.

    - Je ne te veux aucun mal Wesley, au contraire.

    - C’est très rassurant venant d’une personne qui vient d’expédier une table à travers la pièce sans même la toucher ! ironisa Wesley en restant en arrière.

    Il tentait de donner le change, pourtant chacun des muscles de son corps était tétanisé par la peur. La scène qui se jouait sous ses yeux ne pouvait être réelle, il devait être en train de rêver.

    Ou alors, ce que j’ai mangé ce matin ne passe vraiment pas…

    - Assieds toi, s’il te plait. Il faut que je te raconte une longue histoire, demanda l’homme.

    ’Peux pas, j’ai cours de maths !

    Le cœur de Wesley battait la chamade dans sa poitrine. Il jeta un dernier coup d’œil vers la porte bloquée.

    Puis, résigné, le jeune homme attrapa une chaise dans le fond de la classe et s’assit, veillant à garder ses distances de l’étrange personnage qui avait pris la place de son professeur de biologie, et qui brillait toujours d’une lumière irréelle…

     

    - Ton conditionnement a dû commencer depuis peu, sous forme de rêves.

    Par cette phrase, l’homme capta toute l’attention de Wesley.

    - C’était pour te préparer à ce que le conseil a appelé « La Révélation ». Je m’appelle Kathan, nous sommes un peuple extraterrestre : les...

    - Nous ?! interrompit le jeune homme.

    L’étranger sourit tristement.

    - Laisse moi parler s’il te plait, je sais que cela devrait prendre du temps, mais nous n’en avons que peu. Toi, moi, et des milliards d’autres personnes sommes extraterrestres. Nous appartenons à une planète nommée Aston. Il y a plus de 3000 ans, nous avons fondé avec 12 autres planètes la grande Alliance, dans un espoir d’entente et de paix. Cependant, il s’agit également d’une Alliance que ton peuple d’adoption caractériserait de « militaire ». Nous sommes en guerre mon fils, depuis bien avant la création de l’Alliance. La planète Darkan, et d’autres peuples qui lui sont alliés forment l’Institution, leur version de l’Alliance si tu préfères. Ils s’opposent à la paix et ne cherchent que le profit, le désordre, tel est leur dessein pour tout l’univers. La guerre totale a duré longtemps. Nous avons combattu avec notre arme principale : les capacités mentales, ce que par ignorance, les Terriens appellent magie ; mais également par la technologie. Je te laisse imaginer combien de millions de personnes, toutes espèces confondues ont trouvé la mort dans cette guerre. Il y a seize ans de cela, un marché a été conclu, certains l’appellent le pacte avec le Diable. Pour stopper les victimes, une décision a été prise : la victoire sera attribuée à la conversion d’une planète : la Terre. Un émissaire de l’Alliance et un membre de l’Institution ont été choisis pour se battre sur Terre, pour déterminer à quel camp cette petite planète bleue s’allierait, et accorderait la victoire. Tu as été sélectionné pour tes capacités mentales hors du commun, tu es l’élu de l’Alliance, un Astonien… Mon fils.

     

    Dans une plainte, Kathan tomba à genoux.

    Par réflexe, le jeune homme se hissa de sa chaise et se rapprocha de l’alien pour tenter de l’aider.

    - Je ne peux plus maintenir la connexion pour longtemps. Ecoute bien, des centaines d’espèces extraterrestres vivent ici sur Terre, certaines amies, d’autres non ; mais les Terriens sont trop bornés pour voir la vérité en face. Tu seras aidé, mais méfie toi de tout le monde. Tu devras vaincre l’élu de l’Institution, envoyé sur Terre en même temps que toi, je peux seulement te dire que c’est un Darkan, et tu dois, à terme, rallier la Terre à l’Alliance pour gagner cette guerre. Attention, le Darkan ne sera pas ton seul opposant, ils ont beaucoup d’alliés. Haaa ! 

    Une pointe de douleur transperça le corps de Kathan. Il tendit sa main pour lancer une boule d’une luminosité pure sur Wesley. La sphère pénétra le corps de l’étudiant.

    - Je viens de te rendre tes pouvoirs, ils se développeront avec le temps. Apprends à les maîtriser, ils avaient été bridés en attendant le premier pas de l’Institution, il a été fait. Le Darkan est ton antonyme, mais vous êtes attirés l’un par l’autre tel une charge plus et une charge moins, vous vous retrouverez souvent au même endroit. Wesley, ton professeur est un membre de l’Alliance, tu peux lui faire confiance, il t’aidera. Je dois partir, les grands mages ne peuvent plus maintenir la liaison, cela demande trop d’énergie. Sache une dernière chose : ta mère et moi n’avons pas voulu çà, nous sommes désolés.

    Il posa quelque chose sur la table du professeur.

    - Nous t’aimons. Et j’aimerais tellement avoir plus de…

    L’apparition fut coupée : le halo de lumière disparut, et le professeur tomba sur le sol.

     

    Wes attendit quelques secondes, comme paralysé. Finalement, il se dirigea vers Mr Herzoli qui semblait avoir perdu connaissance. A force de regarder des séries médicales stupides – selon sa mère – à la télévision, il avait appris quelques trucs. Ainsi il posa sa main sur le cou de son professeur et s’assura que son pouls était toujours présent, de même il vérifia qu’il respirait toujours.

    Mais un objet capta son attention, il délivrait de la lumière sur le bureau. C’était l’objet déposé par Kathan. Wes s’en saisit.

    On dirait une photo… Mais c’est étrange : elle est rétro éclairée et agit un peu comme un film qui passe en boucle.

    Mr Herzoli commençait à reprendre conscience. Wesley ficha la photo dans sa poche et aida son professeur à se relever. Il trouva un verre qu’il rinça et le remplit d’eau. 

    - Tenez Mr Herzoli, vous allez bien ?

    - Merci, mais maintenant que tu connais la vérité, tu peux m’appeler par mon nom : Salatar. Je vais t’aider à développer tes capacités. Nous nous retrouverons tous les jours pendant les vacances, pour t’entraîner, et je répondrai aux nombreuses questions que tu dois avoir.

     

    Le jeune homme hésita.

    - Mais, demain c’est les vacances, je pars après demain en colonie sur la plage… Je veux pas de tout çà, ni capacités, ni devoirs autres que des exercices de bio ! Et j’ai déjà des parents, c’est quoi cette histoire de tarés ! cria-t-il.

    Son ton avait commencé à monter au fur et à mesure qu’il s’était repassé la scène étrange dans son esprit.

    - Je comprends que tu sois troublé. Nous allons parler maintenant si tu veux, et je te ferai un mot pour tes autres cours. Nous nous verrons également demain, avant que tu partes, pour t’initier aux diverses pratiques mentales.

    Wesley prit une profonde inspiration. C’était de la folie. Mais une chose était certaine, le professeur ne le laisserait pas tourner les talons maintenant…

    Autant entrer dans son jeu…

    L’étudiant acquiesça finalement.

     

    - Je viens de Zira, la 13ème planète de l’Alliance, la dernière à s’y être ralliée, il y a quelques 3167 années exactement. Tout d’abord, cette histoire de parents : les humains avec qui tu passes tes journées ne sont pas ta famille.

    - Pas ma famille ?! hurla Wesley qui avait de nouveau perdu son calme.

    La famille ce n’est pas le sang ! C’est les personnes qui sont là quand on est mal, les deux personnes qui vous veillent quand vous êtes malades, celles qui vous préparent avec amour votre petit déjeuner ou partent avec vous en vacances !

    Son petit speech lui semblait ridicule. Comment convaincre son professeur sans entrer dans son délire ? Pour conclure, il ajouta :

    - La famille, ce sont les personnes qui sont là !

    Il ponctua son « là » par une frappe de la main sur le bureau. Mais alors qu’il fit cela, une onde circulaire s’échappa du point d’impact sur la table pour renverser les bureaux sur le sol et flanquer les chaises contre les murs. Salatar même fut projeté en arrière et tomba à la renverse.

    - Dans ce cas, tu as deux familles, reprit calmement son professeur avant de se relever. Et au moins, me voilà convaincu que l’Alliance a choisi la bonne personne !

    Wesley, choqué, recula et fixa sa main avec effroi.

    Je… j’ai, enfin c’est moi qui ai…

    Son regard incertain passa de sa paume à l’homme devant lui. Finalement, ses épaules retombèrent.

    - Ok, je vous écoute.

     

    - Bien, normalement tu dois me voir différemment désormais : sentir comme une odeur… dans ta tête.

    Le jeune homme réfléchit, se demandant pendant un instant si Salatar n’en profitait pas un peu pour se moquer de lui. Il s’approcha de lui.

    Incroyable, de la…

    - Menthe ?

    Salatar sourit :

    - C’est effectivement l’arôme psychique des Ziriens – les personnes venant de Zira. Touts les êtres ont un parfum singulier, selon la planète sur laquelle ils sont nés… Maintenant que tu as récupéré tes pouvoirs, tu t’es élevé au dessus des Terriens dont la race est encore trop jeune pour développer de telles capacités mentales. Tu pourras discerner les espèces, et apprendre à te méfier des odeurs que tu sens ! Mais tu seras aussi reconnu comme non Terrien. Fais également attention à tout ce à quoi tu penses, tu as bien vu : tes émotions te contrôlent si tu les laisses faire, expliqua-t-il en montrant le désordre qui régnait dans la salle de classe.

    Wesley ne put qu’acquiescer.

    - Bon, tu devrais y aller. Une dernière chose… Ne parle de cela à personne, les Terriens ne sont pas encore prêts : ni à tes amis, pas même à ta famille.

    - Mais je ne peux pas mentir aux personnes que j’aime ! ragea l’étudiant.

    - Tu ne feras que les mettre en danger si elles sont au courant, pour celles qui te croiront, bien entendu…

    L’adolescent quitta la salle sans un mot. Une sonnerie retentit, la deuxième depuis qu’il était entré dans cette maudite pièce.

    - Enfin là ! fit Jerry, ça fait deux intercours que je viens, tout çà pour une interro ratée ?! 

    Wesley regarda son ami dans les yeux, puis se détourna après quelques secondes de réflexion. Et, fuyant le regard de Jerry répondit :

    - Ouais, incroyable, pas vrai ? Deux heures de sermons pour une petite interro ratée !

     

    05

     

    Quand Wesley rentra chez lui, il avait le moral dans les chaussures.

    Bien sûr, l’idée de pouvoirs magiques, pardon mentaux, est tentante, mais pas les devoirs qui vont avec ! Et pourquoi mes parents ne sont pas venus ici avec moi ? Après tout, Salatar est aussi un alien, ça ne l’empêche pas de vivre  sur Terre. Comme beaucoup d’autres extraterrestres selon ses dires…

    L’idée de ne pas être un Terrien lui posait déjà problème, alors imaginer en plus que ses parents n’étaient pas sa vraie famille !

    Lorsqu’il entra dans sa maison, il était décidé à connaître le fin mot de cette histoire, il ne voulait plus être utilisé.

    Plus de mensonges, plus de manipulations : maintenant je veux la vérité !

     

    - Salut M’man, salut P’pa ; pourquoi ne m’avez-vous jamais dit que j’étais adopté ?

    Loïs, sa mère écarquilla les yeux alors que ses deux mains plongées dans des gants de cuisine pendaient le long de son corps.

    - Wesley, je suis très fatigué, s’il te plait, épargne moi ce genre de blagues de mauvais goût, fit son père.

    Leur fils adoptif s’attendant à ce genre de répliques, avait prévu un test à toute épreuve :

    - Pourquoi n’a-t-on pas de photos de moi quand je suis né ? Je veux dire, c’est ce que les parents font, non ? Alors pou…

    - Mais chéri, qu’est-ce qui t’a mis une idée pareille dans la tête ? On a un album complet sur ta naissance. Suis moi je te les montre de suite, proposa sa mère.

    Wesley eut un mouvement de recul, étonné que cela soit possible.

     

    Loïs alla chercher les photos et revint quelques instants plus tard avec un album sous le bras.

    - Tu pouvais pas nous faire ta crise d’adolescence comme tout le monde : avec des boutons sur le visage ! râlait Marc.

    Ses parents lui montrèrent toutes les photos de sa naissance, décrivant pour chacune d’elle le lieu exact et le moment. Ainsi, ses grands parents maternels et paternels étaient venus le voir dès l’accouchement.

    C’est l’amour sur leur visage à tous.

    Wesley ne sut comment réagir :

    - Pardon, je suis désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris.

    Ses parents lui sourirent avec indulgence, ils s’étaient posés des questions également à son âge.

    Enfin rien de ce genre quand même !pensa Wesley.

     

    La soirée se passa sans autres problèmes et ses parents oublièrent vite la réaction étonnante de leur fils, un peu trop vite même.

    Dès qu’il eut fini de manger, le jeune homme se retira dans sa chambre pour réfléchir tranquillement.

    Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? On se fiche de moi ! J’ai la preuve que je suis né sur Terre, à moins que…Quel genre de peuple jouerait avec les esprits ?

    Wes était sous le choc de cette révélation. Des faux souvenirs avaient dû être implantés dans sa famille d’adoption…

    Et est-ce que je veux appartenir à un tel peuple ? Mais qu’est-ce que je raconte, c’est pas comme si j’avais le choix !

     

    Le seul côté positif qu’il évaluait, à la fin de cette journée, était l’éventualité de développer des pouvoirs. Ne pouvant attendre le lendemain, il passa la soirée à tenter de faire tourner un crayon sur lui même.

    Bon, ok, j’imagine le crayon qui tourne, tout est question de concentration…

    Wesley avait posé sa main à une dizaine de centimètres de l’objet et le fixa.

    Le crayon se mit à tourner lentement, puis gagna très vite en vitesse. Tout à coup, il décolla même du sol. Changeant de position, Wes plaça sa main sous le crayon, s’efforçant de conserver son attention. 

    Cool !

     

    Soudain, l’objet pris d’une frénésie, accéléra de plus belle avant de fuser, hors de contrôle, dans le mur.

    THACK !

    Le simple crayon à papier, sous l’effet de l’énergie insufflée par le jeune homme avait échappé à tout contrôle et s’était enfoncé dans cinq centimètres de mur en plâtre.   

    Pas cool…

    Wesley n’avait même pas eu le temps de suivre le mouvement, tant il avait été rapide.

    Si ma tête avait été sur sa trajectoire, elle aurait littéralement éclaté comme une pastèque trop mûre.

    Je vois d’ici la page du journal « Un ado tué par son crayon gris, photos chocs en page 3 ».

    Finalement, le meilleur aspect de toute cette histoire ne lui parut plus aussi séduisant. Le jeune homme essaya de retirer – de ses mains cette fois, pour ne pas aggraver la situation – le crayon du mur, mais en vain, il était trop enfoncé dans la paroi…

    Espérons que maman ne remarque rien.

    Repus d’aventures malencontreuses pour la journée, le jeune homme avisa bon d’aller se coucher…

     

    06

     

    Galaxie : Pégase

    Planète : Aston

    Année : 3152 depuis création de l’Alliance

     

    Dehors, on aurait cru que l’Apocalypse était arrivée : les éclairs qui déchiraient la nuit conféraient au dôme de l’Alliance une atmosphère lourde et chargée en électricité. On ne parvenait même pas à discerner le ciel derrière les nuages noirs. Le déluge n’avait cessé depuis plusieurs jours…

    Depuis que nous l’avons enlevé à ses parents…pensa le représentant d’Aston, cela témoigne au moins de la puissance de cet enfant. Nous n’avons pas fait d’erreurs dans notre choix, la prophétesse disait vrai.

    - Représentant, les grands mages et l’enfant sont arrivés, prévint un assistant, il hésita : si je peux me permettre monsieur ?

    - Tu as toute mon attention.

    - Déchoir le bébé de ses pouvoirs et l’envoyer sur Terre va prendre une énergie considérable à la meilleure armée de l’Alliance… Considérant l’étendue des pouvoirs de l’enfant. N’est-ce pas dangereux ? Si l’Institution attaquait, nous serions sans défense.

    Le représentant d’Aston conserva le silence un instant.

    - C’est un risque que nous devons prendre, il y a déjà eu trop de victimes dans cette guerre, expliqua-t-il en s’avançant vers la salle.

    A leur entrée, les lumières du dôme prirent vie en même temps, dévoilant le conseil des 13. Un immense espace restait vacant puisque les ministres n’avaient pas été conviés à l’envoi.

     

    La troupe des mages prit place au centre du dôme, alors que les représentants s’étaient assis en hauteur sur leur siège respectif. Ils purent alors observer les dizaines de mages : aucun d’entre eux ne se ressemblait, il y a avait des Humanoïdes hommes et femmes, mais également des sorciers lycanthropes plus ou moins couverts de fourrure. On notait la présence d’autres êtres, mélanges d’animaux originaires des 13 planètes de l’Alliance.

    Ils formaient pourtant le groupe de personnes les plus puissantes de toute l’Alliance. Alyorta, leur chef druide, et membre des plus influents, avait sur ses épaules une cape noire et inspirait le respect au premier coup d’œil. 

    - Représentants, nous sommes prêts, mais avec tout le respect que je vous dois… commença Alyorta.

    Il lança au bébé qui hurlait dans son berceau un regard hautain.

    - Pourquoi envoyer un simple enfant alors que vous pourriez envoyer comme élu un mage puissant ?

    Le président du conseil prit la parole :

    - Il n’est pas de ton ressors de questionner les décisions du conseil. Mais si tu prêtes attention aux conditions climatiques actuelles, tu te rendras compte que cet enfant recèle beaucoup plus en lui qu’il n’y parait. Alors qu’il n’a pas encore fêter son premier anniversaire…

    Le puissant mage regarda avec effroi le temps à l’extérieur, les nombreux éclairs, la pluie diluvienne depuis des jours…

    Non, un enfant de moins d’un an ne peut pas avoir le pouvoir de… Il doit y avoir moins de dix personnes capables d’un tel prodige, dans cette salle. Et nous sommes pourtant les plus puissants de l’Alliance !

    - L’énergie n’est rien sans la sagesse qui l’accompagne, déclara simplement un représentant.

     

    - Bien, je pense qu’il est temps de commencer mes amis, proposa le représentant d’Aston.

    Sans un mot, les dizaines de mages formèrent un cercle autour de l’enfant, dont les pleurs seuls résonnaient dans le bâtiment. Alyorta s’adressa à ses frères d’armes :

    - Nous devons brider ses pouvoirs, il en sera ainsi jusqu’au jour de la Révélation.

    Les extraterrestres acquiescèrent, ils s’écartèrent tous et fermèrent leurs yeux. A l’unisson, ils levèrent leurs bras les uns vers les autres.

    Seuls quelques centimètres séparaient un mage de ses deux comparses sur les côtés. Sous l’effort de la concentration, des étincelles traversaient les mains quasi-jointes des aliens. Puis le courant s’intensifia : de véritables éclairs parcouraient les bras et les corps des mages, tournant inlassablement sur le cercle que formait la troupe.   

    Lorsqu’elle jugea l’intensité de l’énergie déployée suffisante, le cercle d’énergie se resserra autour du berceau de l’élu. Le bébé fut pris au centre d’un tourbillon de lumière. Un halo baignait le bébé qui pleurait inlassablement.

    Soudain le flux se dissipa, la tornade d’énergie s’arrêta. A l’extérieur, la foudre avait cessé, les nuages s’effacèrent, et la ville retrouva son ciel pavé d’étoiles.

    - Ses pouvoirs sont bridés, annonça Alyorta.

     

    - Bien, il est temps de l’envoyer sur Terre, maintenant. Puis vous construirez des souvenirs à sa famille d’adoption, ordonna un représentant.

    Un assistant entra dans le dôme, et traversa la salle vers l’ambassadeur d’Aston.

    - Les parents du petit ont demandé s’il pouvait emporter cela avec lui, expliqua-t-il en lui tendant une photo.

    - Non, trancha l’Astonien. Il n’a le droit de conserver aucun contact avec ce monde avant le jour de la Révélation.

    Il déchira la photo et les deux morceaux tombèrent… Deux morceaux où continuait de se jouer une scène émouvante : la première fois que Wesley était rentré avec ses parents chez eux, peu après l’accouchement.

     

    - Envoyez le sur Terre, exigea le conseil.

    Le même rituel fut accompli, mais alors que l’énergie parcourait les mages, chacun d’eux envoya un faisceau vers l’enfant. Un cercle de lumière bleu s’ouvrit sous le berceau : un portail dans l’espace. On discernait une chambre, au travers de la fenêtre irréelle. Enfin, le berceau bascula. Le portail se referma, l’énergie disparut.

    - L’élu est sur Terre, dans sa famille d’accueil, leur mémoire a été adaptée, délara Alyorta, haletant.

    Les mages avaient été vidés de leurs pouvoirs par ces deux derniers exploits. Ils transpiraient à grosses gouttes. Plusieurs tombèrent même à genoux.

    - Nous avons accompli notre part du pacte, annonça un représentant.

    Un autre prit la parole :

    - Le conseil vient de recevoir un message, l’élu de L’institution est un Darkan, il vient aussi d’être envoyé sur Terre. La partie a commencé.


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  • Complètement cramé ! - Gilles Legardinier

    Caractéristiques :

    Genre : Roman

    Grand format : 390 pages / 19,50 €

     

    Résumé :

    La vie actuelle d'Andrew Blake ayant perdu à ses yeux toutes saveurs pour diverses raisons, il décide de quitter la tête de sa petite entreprise pour changer radicalement de vie. Par l'intermédiaire d'un ami fidèle, il se fait engager "incognito" comme majordome (à l'essai quelques mois) en France au domaine de Beauvillier. La France étant le pays où il avait rencontré sa femme décédée aujourd'hui.

     

    Avis par Lolo :

    Intrigue très bien menée. En effet, on ne sait pas vraiment où cette aventure va nous conduire, tout comme Andrew Blake. On pense qu'il est fatigué de vivre et qu'il cherche à en finir. En fait, l'auteur va en décider autrement. Grâce aux différents protagonistes qui vivent au domaine de Beauvillier, il va nous entraîner dans des situations drôles voire même farfelues mais aussi poignantes et pleines d'émotions. Le lien étant bien sûr : Andrew Blake. Il joue également des différences de langue, de compréhension et d'expressions qui pour un Anglais ne sont pas évidentes. Ce roman m'a beaucoup plu, il m'a fait rire mais m'a aussi beaucoup touchée. Il nous fait réfléchir sur les sentiments et les rapports humains souvent tellement "simples" vus de l'extérieur mais pourtant "si compliqués" à démêler. Tout simplement magnifique, un pur bonheur à lire, enfin un livre qui "fait du bien".

     

     

    Avis par Jake :

    Je prends les romans de Gilles Legardinier a « rebours », mais cela n’enlève rien à leur superbe magie ! « Complètement cramé ! » est une de ces histoires qui font chaud au cœur, qui vous apportent l’espoir, là où il n’y en a plus. Ce livre m’a permis de sortir complètement de ma vie, pour entrer dans celle pittoresque que partagent ses personnages, aussi affectueux et touchants, malgré leurs nombreuses différences. L’écriture est toujours simple et plonge le lecteur dans un sentiment de proximité dont il se délecte, c’est d’après moi ainsi que l’auteur parvient à nous plonger dans l’histoire. Le panel de personnages réussit forcément à nous impliquer, d’une manière ou une autre… Qui n’a jamais eu de difficultés ? Qui n’a jamais eu besoin de l’aide de quelqu’un pour s’en sortir ? L’humour est omniprésent, telles des petites touches qui parsèment la trame et qui en rapproche ses personnages… C’est une histoire merveilleuse, idéale en cette période de fêtes, car elle fait rêver. Le roman nous plonge dans un sentiment chaud et confortable. J’adore… Merci monsieur Legardinier, et s’il vous plait, continuez à nous combler de cette manière…

    Lien direct : Editions Fleuve noir


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  • Barbe bleue - Amélie Nothomb

    Caractéristiques :

    Genre : Roman

    Grand format : 83 pages / 16,50 €

     

    Résumé :

    Saturnine décide de vivre en collocation avec un homme qui propose un loyer très bas mais qui a la réputation de « faire disparaître » ses colocataires exclusivement féminines. Ce dernier point n’effraie pas du tout notre héroïne qui décide de tirer partie de cette situation et s’en amuse. La seule condition à cette entente est qu’elle ne doit jamais pénétrer dans une pièce secrète censée être un laboratoire photo. Saturnine se lie même d’amitié avec ce personnage noble et excentrique et ils se retrouvent chaque soir devant un repas et discutent de thèmes plus farfelus les uns que les autres. Bientôt, ces joutes verbales conduisent Don Elemirio à tomber amoureux de la jeune femme qui se refuse à lui. Finalement, il lui révèlera les secrets de la pièce interdite…

     

    Avis par Audrey :

    C’est un Nothomb, si vous n’aimez pas son univers : ne vous plongez pas dans ce roman ! Les personnages sont toujours atypiques, déjantés et irréalistes. Malgré tout, le lecteur se prend au jeu et son intérêt est suscité plus par les interactions des deux personnages que par leurs spécificités. De même, on ne cesse de vouloir apprendre la vérité sur la pièce secrète et sur le destin des femmes disparues. Le roman est facile à lire et c’est un format court (qui se rapporterait à une nouvelle un peu longue), un point que l’on peut critiquer mais qui est pour moi un atout, surtout étant donnée la singularité des histoires de l’auteur. (Si ça avait fait 600 pages, je me serai tirée une balle !). A chaque fois, on est certain d’avoir trouvé la fin, pourtant, Nothomb arrive toujours à nous surprendre. Et là aussi, la finalité ne révèle pas simplement le contenu de la pièce, mais étonne par l’enchaînement bizarre des événements ! Je reprends donc au début : c’est un livre à lire si l’on aime l’univers proposé par Amélie Nothomb car il est à mon sens récréatif. 


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  • Théodore Boone 3- Coupable - John Grisham

    Caractéristiques :

    Genre : Jeunesse / Policier

    Grand format : 282 pages / 17,90 €

     

    Résumé :

    Théo a 13 ans. Son père et sa mère sont tous les deux avocats au cabinet Boone & Boone. Sa passion : la loi, et son rêve est de suivre le chemin de ses parents… Ou peut-être de devenir juge, rien n’est encore fixé. Et dans le but d’accéder à des études de droit, Théo a pris pas mal d’avance sur ses jeunes camarades. Ainsi, sur son temps libre, il aide des amis et les plus démunis en leur prodiguant des conseils juridiques. Il va sans dire que la rigueur est une de ses caractéristiques, et qu’il n’enfreindrait jamais la sacro-sainte loi. Lui et son entourage sont d’autant plus surpris lorsque les pneus de son vélo sont crevés, et qu’une pierre est envoyée au travers de sa vitre. Mais tout va vraiment de travers lorsque de la marchandise volée se retrouve dans son casier. Il est alors traité comme un criminel par la police et par certains élèves de son collège. Comment prouver son innocence lorsque tout vous incrimine et que vous n’avez que votre bonne foi et le soutien inconditionnel de votre chien « Juge » ? Mais c’est sans compter la détermination des deux Maîtres Boone, de l’oncle filou Ike et de la jugeotte de Théo. Le jeune avocat en herbe n’aura de cesse de traquer le véritable coupable, afin de prouver son innocence.

     

    Avis:

    Est-il nécessaire de présenter l’écrivain, auteur de plusieurs best-sellers, maître incontesté du thriller à qui l’on doit « La firme », ou encore « L’affaire pélican »… Non ? Et bien faisons le tout de même : John Grisham s’attaque avec un brio incroyable à la lecture jeunesse. Son personnage Théodore Boone est des plus sympathiques et attendrissants en qui chacun se retrouvera un petit peu. Bien sûr, il est plus malin que nous l’étions à son âge, mais c’est ce qui en fait un héros exemplaire ! Avec à ses côtés un chien nommé « Juge » (que l’on aimerait adopter), les aventures du personnages sont extrêmement plaisantes et prenantes. Le lecteur se plait à chercher le coupable et à tenter de déceler chaque indice. Théodore Boone n’est donc pas exclusivement réservé à la jeunesse (rappelons pour info que ma mère, en grande fan, connaissait cette saga avant moi et a essayé de me voler mon roman). La lecture est légère et très facile, et les sujets complexes sont abordés et abordables par tous. Alors que l’on pourrait penser avoir à faire à une vision manichéenne de la loi, Théo se retrouve confronter à des situations délicates « de gris ». C’était pour ma part une découverte de cet auteur ainsi que de la saga du jeune héros… Cette expérience m’aura convaincu du talent de l’écrivain et de la sympathie de son personnage. A renouveler donc très bientôt !

    Lien direct (extrait disponible) XO Editions


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  • Fifty shades 2-3 Cinquante nuances plus sombres - Erika James

    Caractéristiques :

    Genre : Roman / Erotique

    Grand format : 595 pages / 17,00 €

     

    Résumé :

    Malgré ses sentiments pour lui, Anna a quitté Christian car elle ne pouvait pas assumer le mode de vie qu’il lui imposait. Cependant, elle ne supporte pas leur séparation et décide de le revoir après seulement quelques jours. La rupture a mûrement fait réfléchir Christian qui est prêt à faire des concessions et même à renoncer à certains de ses mœurs. Il s’est rendu compte qu’au fond, il nourrissait lui aussi des sentiments pour Anna qu’il tente de définir. Au fur et à mesure de leur histoire, leur relation gagne en profondeur et l’un et l’autre arrivent peu à peu à poser des mots sur ce qu’ils ressentent réciproquement. Malgré tous leurs compromis, leur couple peut-il fonctionner étant données les différences de chacun ?

     

    Avis par Audrey :

    On est heureux de retrouver les deux personnages phares du roman, et surtout de les voir de nouveau ensembles, après une fin de premier tome qui nous laissait plein d’espoir. Les réponses sont apportées aux deux questions principales : « se remettront-ils ensemble ? » et « Christian va-t-il proclamer son amour à Anna ? ». L’écriture de l’auteur est tout aussi bonne que dans son roman précédent. Le personnage masculin est plus que jamais plaisant et séducteur, mais on regrette un peu qu’il devienne presque trop « prince charmant ». On tombe un peu dans le « pathos » et le romantisme un peu mièvre. Tous les problèmes sont résolus, du coup ils sont prêts à filer le parfait amour et c’est un peu gênant pour le lecteur de ne plus se reconnaître dans une relation sans aucun problème. Le seul point qui semble encore réaliste réside dans le fait que les personnages sont toujours amenés à se poser des questions sur leur relation. Arrivé à la fin, le lecteur est à la fois satisfait et embêtée car la conclusion n’est pas celle que l’on pourrait attendre à la lecture du premier tome. Quel intérêt donc à un troisième opus, car ici tout est bien, tout va bien ! Heureusement : le dernier paragraphe ouvre une nouvelle voie qui semble intéressante et certainement plus largement traitée dans le dernier volet : « Cinquante nuances plus claires ».


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  • Le secret des glaces - Philip Carter

    Caractéristiques :

    Genre : Roman

    Grand format : 689 pages / 19,95 €

     

    Résumé :

    Zoé est l'héritière des Gardiennes : des femmes qui se confient de mère en fille un terrible secret. Elle l'apprend lorsque sa grand mère - qu'elle n'a jamais connue - se fait assassiner. Bientôt, Zoé est poursuivie où qu'elle soit. Il va lui falloir découvrir ses origines ancestrales dans un voyage incroyable qui la conduira des Etats-Unis, en Sibérie, en passant par la France. De son côté, Ryland O'Malley, un agent du gouvernement, se retrouve dans une situation similaire lorsque son père meurt et que les hommes de mains d'un milliardaire politique s'en prennent à son frère. Seul "le film" peut lui assurer la sécurité... Les deux se retrouveront bientôt pour partager leur fuite... et un peu plus. 

     

    Avis :

    Le secret des glaces est un roman superbe ! L'histoire est incroyablement rocambolesque, impliquant Kennedy et Marilyn Monroe et remontant jusque dans la guerre froide. Cet ancrage de l'intrigue dans l'Histoire américaine la rend palpitante ! Les personnages sont colorés, et Zoé a beaucoup d'humour. Quant à Ry, c’est un peu un MacGyver en puissance ! Les premières pages peuvent perturber (plusieurs lieux et époques en trois chapitres) mais c'est pour mieux attiser l'intérêt du lecteur. Et c'est chose faîte ! L'autel d'ossements et son secret destructeur sont passionnants : tout le long, on se demande si le roman entre dans le fantastique ou non (un peu à la manière de "Deception Point" avec ses ossements aliens pour la SF). L'écriture est très fluide et imagée, permettant au lecteur de se figurer rapidement les scènes dans son esprit. La romance entre Zoé et Ry n'est pas le point fort du livre et rend la toute dernière partie assez mièvre par rapport à l'énigme principale. A peu de chose près, ce roman devenait un vrai coup de coeur ! Entre l'écriture légère de Marc Lévy et les intrigues mystérieuses de Dan Brown, "Le secret des glaces" est un roman magnifique qui se lit rapidement malgré sa taille, et avec plaisir... Un incontournable !


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  • Fifty shades 1-3 Cinquante nuances de Grey - Erika James

    Caractéristiques :

    Genre : Roman / Erotique

    Grand format : 560 pages / 17,00 €

     

    Résumé :

    Anastasia Steele est une étudiante en lettre qui fait une interview pour le journal de l’université où elle rencontre Christian Grey, PDG d’une grande entreprise. Annastasia est immédiatement impressionnée par tout ce que cet homme représente, mais c’est pourtant lui qui cherche à la revoir. Au retour d’une soirée, leur relation commence. Mais bientôt, Christian lui explique son rapport particulier avec les femmes et lui propose un contrat où lui sera toujours le dominant, et définira précisément son rôle de soumise. Les clauses sont particulièrement tranchantes et ne concernent pas exclusivement leur vie sexuelle. Présentée devant ce véritable contrat, Anastasia devra choisir entre conserver sa vertu ou se soumettre aux penchants déviants de Christian… Ou est-ce que l’amour pourra le faire changer ?

     

    Avis par Audrey :

    C’est une écriture fluide très plaisante, l’auteur sait utiliser des mots poignants qui vous plongent au cœur de l’histoire. Son style est captivant ! Plus que le jeu érotique, ce que j’ai aimé est la relation entre les deux personnages : très complexe. Les personnages sont sans cesse amenés à dépasser leurs limites et à faire des compromis. On découvre au fur et à mesure plein de facettes de leurs personnalités. Et malgré toutes les différences, on sent que quelque chose de profond les unit. Mon âme de romantique est happée : le lecteur attend, espère que derrière l’aspect érotique se cachent de vrais sentiments. Anastasia est un peu une Mme Tout le monde, qui se retrouve face à la complexité de Christian. Lui, fait un peu bête/prince charmant : avec tous ses aspects négatifs. Pourtant, lorsqu’on s’y attend le moins, il surprend en se dépassant ! C’est un peu un conte de fées des temps modernes, ce qui parfois peut rendre l’histoire peu crédible. Et c’est là tout le talent de l’auteur qui permet d’y croire malgré tout ! Les personnages secondaires sont très réussis, autant Kate (exubérante et sans peur, aux antipodes d’Anastasia) que José (le meilleur ami séduisant et attendrissant). Quant à la fin du roman, elle est à la fois satisfaisante et déconcertante : poussant le lecteur à se saisir immédiatement du second tome « Cinquante nuances plus sombres ».


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  • SAS 077 La blonde de Pretoria - Gerard de Villiers

    Caractéristiques :

    Genre : Policier / Erotique

    Format poche : 247 pages

     

    Résumé :

    1985. Un attentat en Afrique du Sud conduit la CIA a envoyé son agent non officiel, Malko, à partir enquêter avec l’aide de deux officiers locaux Johanna et Ferdi. Rapidement, Malko découvre l’implication de Gudrun Tindorf – la blonde de Pretoria – une allemande lesbienne sans merci, une célèbre poseuse de bombes. L’allemande a été embauchée par Joe Grodno, l’organisateur de la campagne de terreur en Afrique du sud, lui-même soutenu par le KGB. Coincer la terroriste dans un pays où l’Apartheid est toujours d’actualité et où les blancs ne sont pas les bienvenus n’est pas une tâche facile. Pourtant, telle est la mission de Malko.

     

    Avis :

    Qui ne connaît pas la célèbre saga SAS qui compte plus d’une centaine d’ouvrages, et que l’on ne peut manquer à chaque « Relay », en gare ou aéroport ? Depuis le temps que je voyais ces livres aux couvertures ornés de femmes armées aux allures de strip-teaseuses, il fallait bien que j’en lise un ! C’est donc chose faîte ! Gerard de Villiers a une écriture très fluide, ce qui en fait certainement son succès auprès des voyageurs qui cherchent l’évasion facile. Le héros se rapproche d’un James Bond un peu moins classe. Chaud lapin, Malko se retrouve toutes les 40 pages dans des situations (je n’ai pas dit positions !) dignes du kamasutra. Ces passages très érotiques sont mêlés à une intrigue policière proche du roman d’espionnage. Le caractère sexuel est donc très appuyé et correspond certainement à la version masculine de la vague érotico-fantastique actuelle qui plait tant à la gente féminine ! La violence quasi omniprésente pourra en choquer certains, mais l’auteur parvient à nous conter une histoire pittoresque, très riche en détails contemporains. La culture et la situation politique sont clairement définies et expliquées, ce qui confère au roman une profondeur historique. Ce livre permet de passer un bon moment en permettant une évasion légère, ce qui est déjà pas mal, même s’il ne garantit pas une étude très philosophique de la vie !


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  • Dune - Franck Herbet

    Caractéristiques :

    Genre : Science-fiction

    Format poche : 828 pages / 11,20 €

     

    Résumé :

    Le duc, sa compagne Jessica et leur fils Paul viennent s’installer sur Arrakis, une planète des plus inhospitalière. En effet, « Dune » est un monde de déserts aux violentes tempêtes et aux vers géants destructeurs. L’eau est une denrée si rare que chacun des Fremens – les habitants – porte un distille : une machine recueillant l’humidité du corps afin de la recycler. Sa seule richesse est l’épice, une substance permettant de vivre plus longtemps et de développer quelques talents de préscience. Jessica est une Bene Gesserit, une religion accordant un grand pouvoir au combat ainsi qu’à l’esprit, et elle élève son enfant selon les mêmes traditions. Ce jeune garçon suivra la même voie, et se voit promis à un avenir incertain : il pourrait être le grand prophète annoncé, celui qui sera capable de voir le passé, le présent et le futur. Mais la politique conduit souvent aux conflits, et le baron attaquera bientôt la caste du duc, condamnant Jessica et Paul à errer dans le désert, où ils rencontreront les Fremens et découvriront les secrets de Dune.

     

    Avis :

    « Dune » est un classique de science-fiction paru en 1965. Il a conduit à de nombreuses suites et a été adapté depuis en film. Bien en avance sur son temps, son auteur a réussi à créer tout un écosystème et une religion propre au peuple de Dune. L’écriture est particulièrement bonne et le sujet dramatique – donc n’espérez pas de notes d’humour. On retrouve de nombreux éléments qui font penser au genre de la pièce de théâtre, les dialogues notamment rappellent des mises en scène. Cette épopée extraordinaire est particulièrement bien pensée, et l’on ne s’étonne pas du succès qu’elle a pu recevoir. Ses personnages principaux sont bien définis : le public saura y retrouver la mère inquiète et attentive, le héros tiraillé entre son destin et son bonheur. Paul est sans aucun doute le personnage principal : c’est un garçon bien courageux qui n’aura de cesse de tenter de rester juste, malgré ses nombreuses responsabilités. La diversité des personnages peut égarer certains lecteurs au début du roman mais la complexité des relations prend toute son importance plus tard, avec de nombreux personnages très intéressants comme la jeune sœur de Paul. De même, Dune met en avant une écologie bien particulière ainsi qu’un système politique assez compliqué. C’est d’ailleurs celui-ci qui conduit aux conflits entre le duc, le baron et l’empereur. Au centre de cette intrigue, donc : une planète, entre l’enfer et le paradis. Ce roman est un chef d’œuvre de SF mais ne s’adressera qu’aux lecteurs qui n’ont pas peur d’une écriture assez peu légère (époque d’écriture oblige…) et à un nombre conséquent de pages. La récompense est une histoire incroyable et passionnante, qui conduira son lecteur sur une planète incongrue où la survie est le lot de chacun.


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